PROJETS

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# 2011

# 2010

RECHERCHE

 

 

 

Ministére de l'aménagement du territoire et de l'environement M.A.T.E

Siége du M.A.E.T.

Ministére de l'aménagement et du territoire et de l'environement

 

 

Wilaya d'Alger

Sidi Abdellah

Janvier 2011

Concours

En partenariat avec LouisBerger, ECH01, E.Pouille

 

 

 

 

 

 

Constat :

Le nouveau siège du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE) est conçu pour remplir quatre objectifs majeurs :

L’accueil des locaux du Ministère dans le strict respect des éléments du programme technique fourni dans le cadre de la consultation, et dans le souci d’offrir aux utilisateurs les niveaux de confort, d’accessibilité, de sécurité et d’efficacité qui sont exigibles pour ce type d’équipement.

Une fonction de représentation : le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement est un centre de décision emblématique de l’importance nouvelle de l’économie verte, et de l’enjeu stratégique que représente le développement équilibré du territoire national dans la compétition internationale issue de l’ouverture des marchés mondiaux.

Une fonction d’exemplarité : le bâtiment dédié au Ministère de l’Aménagement du Territoire et de
l’Environnement doit impérativement, dans son fonctionnement interne et son utilisation du site dans lequel il s’inscrit, donner une tendance forte de ce que doivent être les lieux qui abritent les grands centre de décision de l’administration centrale.

Une fonction d’organisation du tissu urbain de la ville nouvelle en cours de constitution : équipement majeur, à la fois par ses fonctions administratives et sa taille qui lui confère un rôle de signal urbain et de point nodal majeur dans le maillage urbain en cours de développement, le site doit être aménagé en tenant compte de son impact sur son environnement.

L’édifice prend place dans un lieu très particulier, présentant deux caractéristiques majeures :

  • un espace dont le relief naturel a été modifié de façon visible par la main de l’homme, ainsi qu’en témoigne le découpage de la colline qui borde le terrain ;
  • un lieu en hauteur, situé à proximité de la Gare Centrale, et bordé par une voie de desserte majeure, la « Voie Magistrale »

 

PLAN MASSE

 

Implantation:

La conception repose sur une utilisation du site visant à la fois à valoriser la position de l’équipement, à préserver le relief en utilisant ses caractéristiques au bénéfice du fonctionnement des ouvrages, et à faire émerger un véritable signal urbain, à l’architecture audacieuse, mais rigoureuse et sobre, qui sied à la symbolique des centres décisionnels de l’Etat.

Ainsi, l’ensemble des ouvrages réalisés au niveau du sol s’inscrivent dans la courbure du site, l’accompagnent et même parfois l’utilisent pour créer des articulations, des continuités fonctionnelles ou des ruptures, qui assurent un fonctionnement cohérent de l’ensemble de l’équipement ; la partie centrale regroupant les bureaux émerge de cet ensemble sous la forme d’un bâtiment verticale de onze niveaux, articulé avec les équipements au sol par un système de « peau » qui assure plusieurs fonctions :

  • une vision cohérente de l’ensemble dont les différentes parties, issues de la complexité du programme technique, se trouvent ainsi « lues » de l’extérieur comme un ensemble unique et cohérent ;
  • la matérialisation et la protection d’un grand atrium central vers lequel convergent les principales fonctions, et sur lequel vont donner les parties verticales de l’édifice, renforçant ainsi l’unité fonctionnelle des ouvrages qui composent l’équipement ;
  • les fonctions climatiques et l’équilibre thermique du bâtiment, en jouant plusieurs rôles :
    • élément-voile de captage ou de prise de vent, ou au contraire de protection des vents
      dominants, suivant l’orientation choisie et la nature des ouvrages à ventiler, ou au contraire à protéger ;
    • élément de filtrage du rayonnement solaire, jouant le rôle de brise-soleil et assurant un
      meilleur équilibre thermique des ouvrages, sans diminuer pour autant la pénétration de
      l’éclairage naturel vers toutes les parties utilisées comme espace de travail ou de détente ;
    • support de systèmes combinés de captage de la lumière, installation de cellule photovoltaïques et de végétation sur des parties choisies en fonction des ambiances à créer ;

L’ensemble ainsi formé génèrera une séquence urbaine et architecturale particulièrement cohérente, en dépit de la multiplicité des éléments de programme décrits dans le programme technique. Ainsi, rigueur, élégance et sobriété se conjuguent dans un ensemble unique et respectueux du site dans lequel il prend place.

 

Utilisation de la parcelle

L’ensemble de l’équipement est accessible depuis une voie de desserte dédiée, et il n’y a donc pas de conflit d’usage avec le Boulevard dénommé Voie Majeure.

Le projet s’ouvre au Sud-Est sur la colline tronquée, donnant ainsi l’image d’un édifice posé sur la colline. Les ouvrages en rez-de-jardin, et notamment la Salle de Sports et le bâtiment affecté aux services de sécurité et de maintenance, épousent le relief et l’accompagnent par une ondulation qui en souligne les formes.

Les parkings sont dissimulés sous la colline, à l’abri des vues depuis le domaine public. Ils sont répartis sur deux niveaux. La déclivité est aussi utilisée pour recueillir en point bas, dans des bassins soigneusement paysagé, les effluents :

  • les eaux de ruissellement d’une part, amenées par l’intermédiaire de noues qui favorisent le
    tamponnement et l’infiltration avant l’arrivée dans les zones de stockage avant l’infiltration ;
  • les eaux grises d’autre part, qui seront traitées et dépolluées par des filtres verts suivant la technique de phyto-restauration , créant ainsi un paysage et fournissant de la biomasse ;

L’orientation des bâtiments répond à une double logique :
  • une logique « visuelle » qui permet d’offrir sur le domaine public une vue sur une façade sobre qui exprime la rigueur, et un développement verticale des ouvrages qui symbolise l’éclosion de la modernité ;
  • une logique d’orientation, qui vise à utiliser au mieux les facteurs climatiques et les ressources
    naturelles pour optimiser le fonctionnement de l’équipement, notamment sur le plan de l’équilibrethermique, de l’accès à la lumière naturelle pour les espaces de travail, et des nécessités de ventilation de certains locaux ;

 

DEPUIS LA CIRCULATION INTERIEURE

 

Organisation du programme

Le projet combine trois entités : les équipements de rez-de-jardin, les sous-sols, la tour de bureaux. Pour rendre solidaire ces trois entités et gérer les accès différenciés, un atrium assure la liaison et la « mise en scène » nécessaire des accès visiteurs ; par ailleurs, il se développe verticalement sur toute la hauteur du bâtiment central et agit ainsi comme un « puits » de lumière et un espace fédérateur.

En rez-de-chaussée :

  • l’accès principal et le hall d’entrée qui s’articule avec l’atrium ;
  • l’accès aux zones spécialisées (parkings, sécurité, salle de sport et détente des personnels, archives)
En rez-de-jardin :
  • l’accès un bâtiment contenant les trois salles de conférence et les espaces d’exposition, et qui se prolonge par une partie plus fermée à la lumière naturelle qui abrite la bibliothèque (RDJ 2) ;
  • le grand hall qui commande les accès aux parkings, services techniques et locaux d’archives (RDJ 1)

En R-1 :

  • les zones de parkings, réparties sur deux niveaux ;
  • des locaux techniques et quelques espaces d’archivage ;


Au-delà du niveau RDC :

  • La tour abritant les fonctions administratives et les bureaux se développe sur onze niveaux, adossés à l’atrium, et dont les fonctions se répartissent comme suit :

AXONOMETRIE ECLATEE

 

Une utilisation réfléchie des facteurs climatiques :

L’orientation :

L’orientation des ouvrages par rapport au soleil, aux vents dominants et à la topographie des lieux, est un critère important dans la recherche d’une amélioration des performances thermiques et des conditions de confort des utilisateurs. La conception du bâtiment prévoit en particulier une orientation sud-ouest des bureaux paysagés et des salles de conférence, afin de bénéficier de la lumière naturelle et de l’ensoleillement maximum. Par contre, les locaux sensibles comme la bibliothèque, sont positionnés à l’abri de la lumière. Les terrasses sont orientées au sud-est, et protégées du nord et des vents dominants du nord-ouest. Enfin, les façades exposées au sud seront équipées de vitrages peu émissifs pour atténuer les effets des rayonnements infra-rouges.

Le vent :

Il est utilisé comme élément modérateur dans la tour de bureau : l’orientation et la disposition de la peau extérieure favorise la pénétration des vents du Nord-Ouest ; en s’engouffrant dans un espace rétréci, il prend de la vitesse et contribue à ventiler l’atrium, lequel est également orienté au Nord pour éviter les chocs thermiques et les surchauffes, difficiles à équilibrer pour ce type d’espace.

Il est aussi important, a-contrario, de protéger des effets du vent, certaines parties du bâtiment : c’est le cas des terrasses des derniers niveaux qui sont protégées des vents dominants par des protections côté Nord.

 

 

Des techniques douces de traitement des effluents :

 

Les eaux de pluies :

Les eaux de ruissellement seront ramenées d’abord vers des noues pour réguler les écoulements par stockage temporaire, et favoriser les infiltrations ; ce système permet d’éviter les effets d’entraînement des terres par gravité, et de tamponner les eaux pour diminuer l’impact sur les réseaux de collecte, et favoriser l’infiltration.

Les eaux usées :

Les eaux grises, qui constituent la majeure partie des eaux usées, seront dépolluées par un système de filtre vert appelé « jardin filtrant », avant d’être réutilisées partiellement (notamment pour les besoins d’arrosage), le reste pouvant être rejeté dans le milieu naturel sans risque d’atteinte à la flore et à la faune. Le système de « jardin filtrant » consiste à éliminer par l’utilisation de plantes appropriées une grande partie de la charge polluante (phytorestauration). Un procédé qui présente deux avantages majeurs : une élimination naturelle de la charge polluante qui, en outre, crée un paysage, avec de l’eau en mouvement à peine perceptible ; la production d’une biomasse grâce à la récupération des plantes utilisées (jathropha, miscantus etc.), et une économie d’énergie fossile ;

 

VUE DEPUIS LA VOIE MAJEURE

 

COUPE TRANSVERSALE